Le décor d’Alegría se veut une évocation de l’architecture du pouvoir, passé et présent. Il est inspiré par le travail à la main et l’orfèvrerie à grande échelle, dans un environnement résolument contemporain. Il transforme le chapiteau en la cour royale d’un royaume intemporel qui a vu de meilleurs jours.

La hiérarchie du pouvoir – La scène se déploie sur deux niveaux. Le plus élevé symbolise la monarchie qui observe la cour royale, tandis que le niveau inférieur est associé à la rue où vivent les gens ordinaires. Le trône tordu de l’ancien roi qui a perdu de son éclat – et même quelques pièces – est installé au sommet d’un escalier.

Le passage du temps – La première chose que l’on voit en pénétrant sous le chapiteau est la majestueuse couronne aux courbes organiques et aux branches lumineuses, située en fond de scène. Une vigne luxuriante s’est emparée de la structure, comme si la nature avait repris ses droits dans ce monde à la dérive.

De l’ombre à la lumière – Les éclairages d’Alegría sont axés sur la dualité entre ombre et lumière. D’abord plus traditionnels, les éclairages adoptent progressivement un style plus contemporain, notamment avec l’aide des miroirs amovibles placés sur la partie surélevée de la scène. Une série de lampes suspendues au¬-dessus de la scène servent autant de chandeliers que d’appareils acrobatiques. Des lumières DEL placées à l’extrémité de plusieurs des 64 branches de la couronne, s’ajoutent aux autres dispositifs d’éclairage fixés à la structure, pour donner l’impression que la lumière émane de la couronne elle-même.

Les costumes d’Alegría évoquent un royaume autrefois splendide, mais aujourd’hui en déclin. Afin d’ajouter une dimension humaine à cet univers imaginaire, les costumes et les maquillages mettent en valeur les formes naturelles, les expressions faciales et les cheveux des artistes.

Tout ce qui brille n’est pas or – Les costumes des Aristocrates sont élimés et effilochés. Les couleurs et les motifs se sont affadis au fil du temps. Les costumes et les corps des artistes portent des égratignures et des lacérations marquant le passage du temps. Les marques et les textures patinées, qui se retrouvent jusque dans les concepts de maquillage, ont été obtenues par impression numérique. Un Aristocrate porte des monocles personnalisés sous forme de prothèses en silicone ; d’autres ont leurs visages ornés de vieux bijoux ou des nez excessivement longs.

Surpasser les défis de la vie – TLes Bronx, habillés en tons de terre, symbolisent la jeunesse dépourvue de privilèges aristocratiques. Leurs costumes embrassent la forme musculaire des artistes afin d’illustrer la force et l’énergie de ce mouvement révolutionnaire.

Les marques du vécu – Arborant une étoile dorée sur leur plexus solaire, les Anges sont des humains dotés d’un passé et d’un riche vécu. Les cicatrices de leur vie sur Terre sont imprimées sur leurs lumineux costumes blancs. Des teintes dorées et des bijoux scintillants ajoutent une touche céleste à leurs habits étincelants.

Jouée en direct par cinq musiciens et deux chanteuses, la trame sonore d’Alegría enrichit l’impact émotionnel du spectacle en supportant l’action sur scène. Ses mélodies iconiques ont été réinterprétées à travers le prisme de l’esthétique contemporaine et comporte de tout nouveaux arrangements. La musique mêle des envolées électroniques et rock à des éléments acoustiques et orchestraux, auxquels se sont ajoutés des sons de cuivres, de cordes et d’accordéon. Les sonorités associées aux Anges déploie dans des tonalités poétiques tandis que les airs attribués aux Bronx sont ponctués par des effluves underground. Les paroles sont chantées en Anglais, Espagnol, Français, Italien et en langage inventé – une tradition bien implantée au Cirque du Soleil.

Le décor d’Alegría en chiffres

• La couronne située en fond de scène compte 120 épines et 64 branches.
• Les vignes recouvrant la couronne sont d’une longueur totale de 975 mètres.
• Le rideau sous la couronne sur lequel on aperçoit une salamandre – symbole de la Renaissance française – a été imprimé en Allemagne en une seule passe sur un tissu sans coutures d’une largeur de 33,5 mètres et d’une hauteur de 6 mètres.

Gros plans sur les costumes et maquillages

• Le spectacle compte 100 costumes, dont 600 éléments distincts.
• Les costumes sont tous confectionnés sur mesure pour chacun des artistes au siège social international du Cirque du Soleil à Montréal. La durée de vie de chaque élément costume est de 6 mois.
• Il a fallu plus de 20 000 heures pour assembler tous les costumes.
• Les artisans de l’atelier de costumes ont consacré 300 heures à la fabrication du costume de M. Fleur à lui seul, lequel contient 5 mètres de fil électrique.
• On a fait des impressions sur plus de mille mètres de tissu à l’aide d’une technique appelée sublimation qui consiste à fixer l’image dans les fibres du tissu.
• Le filet que portent les Bronx est fabriqué du même matériel utilisé dans la fabrication de filets de hockey.
• Le spectacle compte une trentaine de concepts de maquillage différents, séparés en trois familles de personnages. Les artistes appliquent eux¬-mêmes leur maquillage avant les représentations.